Qui sont les Han et les Mandchous ?
Les Han
Les Han constituent environ 90 % de la population chinoise. Leur culture, leur langue, leur religion et leurs pratiques rituelles ont façonné l’histoire de la Chine depuis l’Antiquité. Leurs portraits d’ancêtres remontent à la dynastie Song et se sont largement diffusés sous les Ming (1368–1644).
Les Mandchous
Les Mandchous, originaires du nord-est (anciennement Mandchourie), ont conquis la Chine au XVIIe siècle et fondé la dynastie Qing. En tant qu’ethnie dominante, ils ont imposé certains codes vestimentaires et artistiques, tout en s’intégrant progressivement aux traditions Han.
1. Différences dans les costumes
L’élément le plus évident pour distinguer un portrait Han d’un portrait Mandchou réside dans la tenue vestimentaire.
Portrait Han :
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Robe longue et ample, fermée devant
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Manches larges et col croisé
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Chapeau de lettré ou coiffure plus sobre
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Port de ceinture avec accessoires
Portrait Mandchou :
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Robe mandchoue (chaopao), fendue sur les côtés
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Col rond sans croisement, avec fermeture droite
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Manches droites et étroites avec poignets en fer de lance
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Présence fréquente d’insignes de grade brodés sur la poitrine
Les tenues mandchoues sont influencées par leur tradition militaire et nomade, alors que les tenues Han reflètent une tradition lettrée et rituelle.
2. Différences dans les coiffes et les cheveux
Chez les Han :
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Les hommes portent souvent un chapeau rond ou carré, parfois une coiffe officielle
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Les cheveux sont coiffés en chignon ou couverts selon le statut
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Les femmes portent des coiffures complexes, avec épingles, perles et tissus
Chez les Mandchous :
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Les hommes ont la tête rasée à l’avant, avec une tresse longue à l’arrière (queue de cheval) : c’est la coiffure imposée à toute la population pendant la dynastie Qing
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Les femmes mandchoues arborent des coiffures "ailes de corbeau", souvent ornées de grands peignes plats et de fleurs
Ces éléments sont souvent visibles dans les portraits de qualité, peints avec fidélité aux traditions ethniques.
3. La posture et la composition du portrait
Sur ce point, Han et Mandchous partagent beaucoup de codes :
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Position assise, de face
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Regard direct, mains visibles
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Décor sobre ou inexistant
Mais certains portraits mandchous montrent des détails militaires (sabres, bottes), des motifs animaliers (tigre, dragon), ou des objets d’origine nordique (peaux, fourrures).
4. L’intention spirituelle et rituelle
Chez les Han :
Le portrait est un élément sacré du culte des ancêtres. Il sert à entretenir le lien entre vivants et morts et à transmettre les valeurs confucéennes.
Chez les Mandchous :
Si la fonction rituelle existe aussi, les portraits mandchous avaient parfois un aspect plus dynastique, politique ou honorifique, lié au rôle dans l’armée ou à la loyauté envers l’empereur Qing.
5. Le traitement du visage
Les deux styles valorisent une expression calme et digne, mais :
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Les portraits Han tendent vers une idéalisée modérée, mettant en valeur la vertu morale
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Les portraits Mandchous peuvent insister sur la prestance physique, la puissance, voire la force militaire
La peau, les pommettes et les rides sont parfois plus marquées dans les œuvres mandchoues de la fin des Qing.
6. L’animal du grade (insigne officiel)
Sur les robes de fonctionnaires, un insigne carré brodé indique le rang et la fonction. Ces insignes sont présents dans les deux styles, mais les animaux diffèrent parfois.
Exemples :
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Grue, faisan, paon : grades civils
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Tigre, lion, léopard : grades militaires
Chez les Mandchous, on voit plus souvent des paons, lions à tête de dragon, ou faucons, reflet de leur origine militaire et impériale.
7. Différences régionales et influences croisées
Au fil du temps, les Mandchous ont adopté certains codes Han, et vice-versa. Certains portraits de la fin du XIXe siècle montrent un mélange des styles, surtout dans les régions frontalières.
Un portrait peut donc présenter des éléments hybrides, ce qui rend parfois l’identification plus difficile sans expertise.
8. L’importance pour la collection et la décoration
Pour un collectionneur, savoir identifier un portrait comme Han ou Mandchou ajoute de la valeur historique à la pièce. Chez objetschinois.com, chaque portrait est documenté avec précision, et nous vous aidons à en comprendre le contexte culturel.
En décoration, le contraste est aussi intéressant :
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Un portrait Han évoque la sagesse, la tradition et la retenue
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Un portrait Mandchou ajoute une touche plus impériale, puissante, et ethnographique
9. Comment être sûr ? Faites appel à un expert
L’identification précise d’un portrait d’ancêtre nécessite souvent :
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Une analyse du costume et de la coiffure
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La lecture des éventuelles inscriptions en chinois
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Une datation stylistique et matérielle
Chez objetschinois, nous proposons des portraits authentiques accompagnés d’une fiche descriptive, afin de garantir leur origine et leur qualité.
Conclusion
Bien que les portraits d’ancêtres Han et Mandchous partagent une structure commune, leurs détails vestimentaires, coiffures, insignes et intentions symboliques permettent de les distinguer.
Savoir reconnaître ces différences, c’est mieux comprendre l’histoire de la Chine, ses dynasties, ses cultures multiples et ses rituels. Et c’est aussi choisir, en toute conscience, un objet d’art profondément significatif.